HERMETIC DELIGHT
Après dix ans d’existence et plusieurs EPs à notre actif, F.A. Cult combine à la fois notre expérience acquise jusqu’ici, et la volonté de creuser plus profondément dans ce que nous sommes. Un membre du groupe nous a quitté au moment de la sortie du dernier EP Vow et cette fissure a nécessité de trouver une énergie nouvelle. Cet album dévoile notre nouvelle identité. Et comme nous avions davantage de morceaux que le format d’un EP peut le permettre, le format LP était une évidence. Charles Rowell (du groupe américain Crocodiles) nous a beaucoup soutenu dans le projet ; c’est même lui le producteur du disque. On invite l’auditeur à une promenade nocturne dans la ville. Peut-être la nôtre Nous vivons à Strasbourg. Il y règne à la fois une tension discrète, une ivresse et une sensation d’apaisement… On peut retrouver une ambiance liée à des réalisateurs comme Wong Kar-Waï ou David Lynch. Un romantisme à la fois brut et épuré. Il y a l’idée de silence, il laisse de la place pour rêver. On a affiné notre idée du rock avec des textures sonores bruitistes, ce qui vient contraster avec la tendance résolument plus pop de cet album.
On s’est rencontrés avec l’envie commune de jouer à plusieurs. Chacun de nous débutait dans la pratique de son instrument. Et en 2010, notre rencontre avec la chanteuse, Zeynep, a insufflé au projet sa nouvelle raison d’être.
Nous sommes tous très différents. C’est sans doute ce qui nourrit les paradoxes au sein d’Hermetic Delight, autant sur le plan musical que dans ce qui émane du groupe sur scène. Avec le recul, on a compris que ces disparités apportent une richesse au projet. Une identité plurielle.
Cocteau Twins est un groupe que l’on écoute depuis longtemps, leur coldpop mystique et cette signature vocale trouvent une correspondance avec F.A. Cult.
Avec Chromatics on se rapproche davantage des expérimentations soniques et d’une vision très actuelle de la sensualité : aujourd’hui le plaisir des sens fait partie de nos vies, l’hédonisme est nécessaire. L’énergie est maîtrisée. Les envolées d’électronique sont distillées dans le rock. On est dans un spleen lumineux.
La force évocatrice de la trilogie berlinoise de Bowie, les sonorités incisives de Prince et la modernité pop des Yeah Yeah Yeahs nous ont aussi particulièrement influencés dans l’écriture de ce disque.
On trouve aussi l’inspiration dans les écrits, ceux d’Allen Ginsberg (“Beat Generation”) qui manie les mots avec élégance et William Blake nous rappelle que “le chemin de l’excès mène au palais de la sagesse”.
Cette période de pandémie (Covid-19) rend l’avenir incertain alors nous vivons dans un présent pur. En ce moment, on repense l’aspect scénique du projet. On aimerait proposer un show aussi bien visuel que sonore. Et comme la musique en live est pour l’instant compromise, nous réfléchissons aux moyens de faire vivre l’album autrement. Les “internets” semblent appropriés pour garder le lien. On prépare aussi le clip de notre second single Glassdancers, il sortira à l’automne prochain. En attendant, une version live confinée de ce titre est parue le 20 mai sur Rolling Stone France.
Sortie de l’Album “F.A. CULT” le 22 mai.
Ecoutez l’artiste ici